Les enquêtes du département V sont l'adaptation cinématographique d'une saga littéraire scandinave écrite par l'auteur de Millénium. Et pour la transposition sur grand écran des deux premières enquêtes, le distributeur français WildSide a choisi de diffuser la première exclusivement en VOD et la seconde au cinéma. Et cela a été un choix très judicieux de leur part car, ayant très envie d'aller voir Profanation, je me suis laissé tenter par la VOD moi qui ne suis pas un grand fan de ce genre de plateforme habituellement. Ce fut une sorte de baptême et finalement je n'ai pas été déçu.
Commençons par Miséricorde, la première enquête est sûrement la meilleure des deux. On suit la formation de ce duo d'enquêteurs si singulier qui va progressivement devenir le département V ainsi que la première affaire non-élucidée qu'ils décident de se charger. A savoir, le suicide mystérieux d'une jeune femme sur un ferry qui se serait jetée dans l'eau en abandonnant son frère handicapé. L'enquête parvient à nous intéresser, plein d'évènements s'enchainent à une vitesse incroyable et les dernières minutes sont haletantes et sous haute tension. Ce genre d'affaire rappelle fortement celle que l'on peut voir dans les épisodes de séries américaines mais dans Miséricorde, la durée, 1h30, et le soin donné à la relation du duo d'enquêteurs et à la mise en scène en font une investigation réussit et de qualité. En effet, on retrouve dans les enquêtes du Département V l'ambiance sombre et morbide des polars scandinaves.
Ce premier opus demeure assez soft en évitant un surplus de violence ou des scènes morbides. Il est aussi question de l'introduction et de la formation du duo d'enquêteurs composé de Carl et Assad. L'un sort d'une affaire difficile où il a été blessé et son collègue paralysé ,ce qui le rend assez froid. Il ne vit que pour son travail et ne pense qu'à ça au point de n'avoir plus de relations avec le monde extérieur et de ne jamais laisser paraitre un signe de joie. L'autre est plus jeune, plus sociable, plus détendu et patient lorsqu'il s'agit de faire du relationnel comme lorsqu'il entreprend de communiquer avec le frère handicapé de la victime. Alors que les débuts furent difficiles, leur première réussite au sein du Département V va les rapprocher et rendre attachant ce duo que l'on retrouve dans Profanation, leur deuxième enquête, cette fois-ci au cinéma.
La part laissée au développement de l'histoire des deux enquêteurs est nulle et l'enquête occupe tout l'espace. C'est un peu dommage puisqu'il aurait pu être intéressant de suivre une nouvelle fois le quotidien du duo. Ici, l'affaire est beaucoup plus complexe et vaste que la précédente et les protagonistes sont multiples, on s'y perd un peu par moment. Tout commence par l'ouverture d'un vieux dossier de plus de vingt ans sur l'assassinat de frères et soeurs à partir des recherches du père. Mais très vite, c'est un monde bien vaste qui va s'ouvrir sous les yeux du Département V avec son lot de corruptions, de détournements et surtout de crimes puisque cet assassinat n'est qu'un maillon de la chaine. Les flashbacks sont très intéressants bien que trop nombreux à mon goût causant parfois une perte de rythme dans l'enquête se passant de nos jours. On peut aussi remettre en cause la durée légèrement excessive, deux heures, entrainant quelques longueurs dont le film aurait pu tout à fait se passer. Cependant, malgré ces problèmes de rythme, Profanation reste divertissant et prenant grâce à un suspense bien maitrisé et une intrigue solide qui reste cohérente du début à la fin. Contrairement à Miséricorde, on retrouve de nombreuses scènes crues voir morbides nous faisant ainsi plonger avec plus de réalisme dans la face obscur et la pauvreté des pays nordiques. Nul doute que les policiers danois doivent vivre des évènements similaires au quotidien.
L'enquête est aussi plus riche dans Profanation ce qui permet d'avoir un plus grand nombre de personnages à exploiter et ceux-ci sont d'ailleurs très bien développés, au profit de l'équipe du Département V. Entre hommes d'influence, prostituées et militaires, l'éventail est large, les mensonges et les trahisons fusent. On sent d'ailleurs que Carl et Assad sont un peu perdus et dépassés au milieu de cette affaire qui implique de hauts placés. L'ambiance malsaine et tordue qui règne ainsi que la complexité de l'affaire font bouillir nos cerveaux pendant deux heures grâce à un montage astucieux qui alterne intelligemment le présent et le passé.
On a hâte de voir la suite !
Miséricorde:
Scénario: 3/4
Intrigue: 2/3
Photographie/Mise en scène: 2/3
Casting: 2/3
Musique: 0,5/1
Durée: 1/1
Thriller/Policier: 1,5/2
Appréciation personnelle: 2,5/3
NOTE GLOBALE 14,5/20
Profanation:
Scénario: 2,5/4
Intrigue: 2/3
Photographie/Mise en scène: 2/3
Casting: 2/3
Musique: 0,5/1
Durée: 0,5/1
Thriller/Policier: 1,5/2
Appréciation personnelle: 2/3
NOTE GLOBALE 13/20
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